Réduire le gaspillage alimentaire de moitié d’ici à 2025 : emballage et process largement sollicités

Impact environnemental lié aux ressources utilisées pour cultiver des produits destinés à la poubelle, mauvaise répartition des ressources alimentaires au niveau mondial, coût d’élimination des déchets : le gaspillage alimentaire est moins que jamais acceptable. Sa réduction est donc devenue une priorité pour les pouvoirs publics des pays développés, qui voient là en outre une opportunité de redonner du pouvoir d’achat à leurs administrés. Au niveau de l’Union Européenne, l’objectif affiché est de réduire de moitié les quantités de denrées comestibles inutilement jetées d’ici à 2025. Et de préserver ainsi près de 45 millions de tonnes d’aliments chaque année.

La prise de conscience qui est en train de s’opérer à propos du gaspillage alimentaire impactera durablement la fonction emballage, mais pas seulement. Les process des industriels seront sans doute bientôt eux aussi scrutés à la loupe.

Trouver le juste équilibre entre déchets d’emballage et déchets alimentaires

Comme le souligne justement Annette Freidinger dans sa tribune au sein du livre collaboratif Packaging Trends, la lutte contre le gaspillage alimentaire peut parfois se révéler contradictoire avec l’objectif de réduction des emballages, qui reste une exigence majeure. Tout le défi pour les années à venir sera donc d’inventer des solutions nouvelles, sans revenir en arrière sur ce qui a déjà été accompli. Avec à la clé sans doute des options très différentes d’une catégorie de produits à l’autre.

Moins de conservateurs mais une durée de vie plus longue

Toujours friand de DLC lointaines, le consommateur n’en est pas moins de plus en plus méfiant vis à vis de toute substance ajoutée non identifiable par lui, qui pourrait nuire à sa santé ou aux propriétés organoleptiques de l’aliment. Plus frais plus longtemps pourrait donc être l’adage de l’emballage de demain, qui fera très certainement appel à de nouvelles technologies de décontamination et de conditionnement (voir à ce sujet la tribune de Roland Nicolas à propos du conditionnement aseptique du lait), mais aussi à une fonction de protection contre la prolifération bactériologique à l’intérieur même de l’emballage, en complément de la fonction de barrière contre les agents extérieurs.

Apporter des garanties au consommateur

Comment définir avec certitude et en toute confiance si le produit que je m’apprête à acheter/consommer est encore bon pour moi ? Au delà du nécessaire effort de clarification des notions de base que sont la DLUO et la DLC, il faudra très certainement demain apporter au consommateur des preuves tangibles du niveau de fraîcheur des produits proposés en rayon. A ce titre, les recherches portant sur la mise en place de tags pouvant être décryptés par les smartphones et capables de fournir des données sanitaires objectives, non renseignées par le fabricant, semblent être une option prometteuse. (Pour en savoir plus, lire l’article How fresh the fish is, sur notre topic Scoop.it)

Process : objectif zéro perte

La plupart des initiatives visant à réduire le gaspillage alimentaire ciblent aujourd’hui le consommateur final. Pourtant, dans son étude sur le sujet*, la Communauté Européenne estime que 39% du gaspillage alimentaire est imputable aux industriels du secteur. Malgré les faiblesses statistiques largement documentées dans l’étude, ce chiffre qui semble a priori colossal correspond à des pertes de matières premières de «seulement» 5%. Des pertes que les industriels ont aussi un intérêt purement économique à réduire, et pour lesquels les équipementiers travaillent à des solutions applicables sur toute la chaîne de production, comme par exemple le contrôle par vision (lire à ce sujet la tribune de Christophe Venaille) ou l’innovation technologique en matière de convoyage pour éviter les pertes de matière (lire à ce sujet l’article consacré au Liftvrac)

La lutte contre le gaspillage alimentaire contribuera sans doute à revaloriser l’emballage dans sa fonction de protection. Une perspective positive pour tous les acteurs de l’agroalimentaire, mais qui nécessitera de relever bien des défis pour concilier ce qui pourrait a priori paraître inconciliable.

* Preparatory study on food waste across EU 27 – Octobre 2010 – Bio Intelligence Service http://ec.europa.eu/environment/eussd/pdf/bio_foodwaste_report.pdf

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